
Là où les cloches tintent et les
dictionnaires chuchotent
La
bonne humeur régnait déjà sur le plan de Saint-Bertrand lorsque nous
sommes arrivés. Les cinq voitures, avec leurs 19 occupants, sont parties
immédiatement pour Lombez, où nous sommes arrivés environ 1heure plus
tard. Tout le monde était déjà au pied de la cathédrale… ou presque, car
quelques retardataires avaient pris de petits détours.
Découvrir la cathédrale Sainte-Marie de Lombez,
c’est entrer dans un morceau d’histoire discrètement posé au cœur du
Gers. L’édifice, tout en brique rose, se dévoile avec son clocher
octogonal qui veille depuis le XIVᵉ siècle. En poussant la porte, on
découvre une nef lumineuse, des vitraux du XVIᵉ siècle, un autel de
marbre, et même une cuve baptismale du XIIᵉ siècle, vestige d’un temps
encore plus ancien.
La cathédrale réserve aussi ses surprises : en
2020, une Mise au tombeau médiévale enfouie dans ses murs a ressurgi,
rappelant que ce lieu n’a pas encore livré tous ses secrets. Aujourd’hui
classée monument historique, elle continue de vivre au rythme des
concerts d’orgue et des visiteurs curieux, venus s’y laisser surprendre.
Nous avons été également charmés par la halle et les maisons à
colombages environnantes.


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Puis nous avons pris la route vers la petite ville
de Samatan, à quelques minutes de là. Nous y avons découvert le musée du
foie gras, une exposition sympathique retraçant la fabrication de ce
mets emblématique. Des scènes représentant des personnages typiques dans
une ferme, des outils traditionnels… tout y était. Nous avons pris le
temps de flâner avant l’heure du déjeuner.
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Le
repas s’est déroulé dans un restaurant niché au coin de la place
principale, où le restaurateur nous a accueillis chaleureusement et
proposé un menu qui mettait l’eau à la bouche. Entre un velouté
d’endives et un dessert fleuri, tout le monde a quitté la table ravi et
repu. … et légèrement convaincu qu’une fourchette peut être un
instrument de poésie.
Ensuite, nous avons repris la route vers
L’Isle-Jourdain, à une vingtaine de minutes. Sur la place principale se
dressent le musée campanaire et la maison Claude Augé.
Découvrir la maison Claude Augé, c’est pousser la
porte d’un lieu inattendu où l’histoire du Petit Larousse illustré a
pris forme. Derrière sa façade élégante du début du XXᵉ siècle, la
maison révèle un intérieur surprenant : vitraux colorés, mosaïques,
boiseries fines, et une verrière spectaculaire qui baigne l’escalier
d’une lumière douce. Toutefois, l’absence du soleil a laissé les vitraux
timides, réservant leur éclat à un jour plus généreux. Partout, des
symboles rappellent l’œuvre de Claude Augé, notamment le vitrail de La
Semeuse, emblème des éditions Larousse. Classée monument historique, la
maison est un monde à part, où l’on chemine entre patrimoine local, art
décoratif et aventure éditoriale. Une visite qui donne l’impression de
remonter le temps… et d’ouvrir un dictionnaire autrement, surtout
lorsque la passion d’un guide passionné vous souffle des anecdotes à
faire frissonner les lettres et les mots et nous imprègne de son savoir.
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Nous avons ensuite traversé la place pour visiter le Musée d’Art Campanaire. Pousser sa porte, c’est entrer dans un monde où le son devient histoire. Plus de mille cloches, carillons et sonnailles venues des quatre coins du monde racontent des siècles de traditions, de rituels et de vie quotidienne.
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Ces objets, souvent considérés comme ordinaires,
sont en réalité des instruments vivants, capables de rythmer le temps,
d’annoncer les événements ou de rassembler les communautés. Chaque pièce
semble murmurer son propre récit. Le musée offre une expérience
sensorielle unique : voir, toucher, et entendre ces instruments pour en
comprendre le rôle. Une visite qui surprend, enchante, et révèle l’art
caché derrière le simple tintement d’une cloche Et lorsque la chance
nous sourit avec un guide pour qui l’art campanaire est contagieux, ses
histoires font frissonner les carillons et murmurer les cloches, vous
inondant de son savoir avec un enthousiasme presque musical.

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C’est au son du clavier du carillonneur et d’un
dernier coup sur une immense cloche que nous avons terminé cette
journée, enchantés, la tête pleine de tintinnabulements, de
merveilleuses cloches et du bruissement des pages du Larousse, avant de
pénétrer doucement dans la nuit pour retrouver Saint-Bertrand.
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