Journée  Hendaye et Hondarribia  

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Vendredi 27 juin 2025

Le soleil n’est pas encore levé lorsque les 50 participants (moins deux absents de dernière minute) montent dans le car, les yeux encore mi-clos. Il est 6h30 du matin, et une journée de découverte nous attend de l’autre côté de la frontière. L’ambiance est encore timide, des paupières lourdes... mais la bonne humeur pointe déjà, discrète, en attendant le premier café salvateur.

Heureusement, une pause petit-déjeuner sur la route permet de raviver les esprits : café, viennoiseries et sourires réveillés remettent chacun sur pied.

Nous arrivons à Hendaye, Mais avant de pouvoir poser le pied sur un bateau, une aventure inattendue attend notre chauffeur Bernard. Le plan prévu pour rejoindre l’embarcadère s’avère vague, et le GPS nous entraîne dans un dédale de ruelles étroites, bordées de voitures et de virages improbables. Grâce à quelques passagers débrouillards et à la dextérité de Bernard, le bus se faufile avec brio – non sans quelques sueurs froides. Aucune voiture rayée, aucune aile froissée : mission accomplie.

Nous rejoignons l’embarcadère, essoufflés mais heureux, toujours au complet. Grâce à une réservation bien pensée, l’embarquement se fait sans attente : cap sur le petit port de Hondarribia, cette fois depuis la mer. Peu après, nous arrivons à Hondarribia, ce village côtier au riche passé maritime. Il porte plusieurs noms Fontarrabie dans sa version francisée, aujourd’hui tombée en désuétude. C’est désormais le nom basque qui s’impose comme la forme officielle et la plus courante.

Sur la rive espagnole, deux guides nous attendent pour une plongée dans l’histoire. Nous formons deux groupes et partons à la découverte de ce village de pêcheurs devenu bastion historique, notamment pour son rôle dans la chasse à la baleine.

Dès le Moyen Âge, les marins d’Hondarribia se lancent à la poursuite des baleines franches dans le golfe de Gascogne. À partir du XVIe siècle, ces expéditions s’étendent jusqu’en Terre-Neuve et en Islande. Les équipages embarquent sur des chaloupes pour des campagnes longues, rudes et dangereuses Le déclin arrive au XVIIIe siècle, avec la raréfaction des baleines, la concurrence étrangère et les mutations économiques. Aujourd’hui, Hondarribia reste un témoin précieux de cette épopée maritime basque.

Nous apprenons aussi que les fameuses couleurs rouges, vertes et blanches des maisons basques ne datent pas du Moyen Âge, comme on pourrait le croire, mais de la fin du XIXe siècle, à la suite de la création du drapeau basque (Ikurriña) en 1894. Ces couleurs incarnent le peuple (rouge), la liberté (vert) et la foi chrétienne (blanc), et se sont popularisées au XXe siècle dans l’architecture locale. Le rouge, riche en oxyde de fer, avait aussi une fonction protectrice pour le bois.

Nous poursuivons par une balade dans la vieille ville fortifiée, théâtre de nombreux sièges, notamment par les troupes françaises. Elle ne fut conquise qu’une seule fois au cours de son histoire. La visite s’achève dans une église baroque, richement décorée de dorures.

Il est temps de déjeuner. Nous rejoignons un restaurant, réservé à l’avance (bravo l’organisation !), niché dans un sous-sol frais, à l’abri de la chaleur extérieure. Le repas, copieux et bien arrosé de vin espagnol, permet de recharger les batteries dans la convivialité.

Une fois rassasiés, nous reprenons la mer pour regagner Hendaye, où nous attend la dernière visite du jour : le Château-Observatoire Abbadia.

Perché sur les falaises, ce château néogothique, construit entre 1864 et 1879 par Viollet-le-Duc, fut la demeure d’Antoine d’Abbadie, scientifique, astronome, explorateur, linguiste et ardent défenseur de la culture basque. Le bâtiment est à son image : un étonnant mélange de styles gothique, mauresque et oriental, inspiré par ses nombreux voyages, notamment en Éthiopie.

Notre jeune guide, passionné et habité par les lieux, nous offre une visite théâtrale et immersive. Nous découvrons un mobilier d’époque, une bibliothèque impressionnante, des inscriptions murales en latin, basque, arabe, et bien sûr l’observatoire astronomique, témoin de la passion de d’Abbadie pour les étoiles et la science. Malgré l’atmosphère parfois sombre et mystérieuse du lieu, on sent battre le cœur d’un homme habité par sa quête de savoir.

La promenade autour du château offre un magnifique panorama sur l’Atlantique et la Corniche basque, clôturant cette visite sur une touche de beauté sauvage.

Il est temps de remonter dans le car, direction Saint-Bertrand-de-Comminges. Une pause pipi stratégique insuffle un second souffle au groupe… quand soudain, une fièvre musicale s’empare de Bernard, notre chauffeur-chanteur. Très vite, les passagers reprennent les classiques Pyrénéens : parfois justes, parfois moins, mais toujours avec le sourire. Le car devient un véritable karaoké roulant, ponctué de rires et d’applaudissements.

Nous arrivons enfin à destination, en pleine fête du Brandon. Si certains préfèrent rentrer, fatigués mais ravis, une douzaine d’irréductibles fêtards choisissent de prolonger la soirée autour d’un cochon de lait rôti, dans une ambiance joyeusement surchauffée par l’embrasement du fameux Brandon.

 Une journée inoubliable, faite de rires, d’imprévus, d’histoire, de chaleur et de chansons.

Bref : une sortie ADN comme on les aime – un peu d’aventure, beaucoup de souvenirs, et juste ce qu’il faut de folie.

Jean-Pierre & Odile

 

 

 

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