Bravo aux membres de l’association : pas un seul retardataire à
l’aube de cette belle aventure. Le ciel est encore timide, l’air un
peu frais… mais à 6h45, chacun est là, fidèle au rendez-vous, valise
à la main, sourire aux lèvres. Le bus nous attend, et avec lui, la
promesse d’un week-end suspendu hors du temps.
Nous prenons la
route après avoir fait la connaissance de Sophie, notre guide au
regard pétillant et à la voix douce, teintée d’un accent hispanique
charmant. Les paysages défilent en silence, bercés par les premières
lueurs du jour qui s’étirent tendrement sur les champs encore
endormis.
Une
première halte sur l’aire de Port Lauragais, le temps d’un café
chaud, d’un croissant croustillant, et d’un souffle de répit pour
notre chauffeur. Puis cap sur Saint-Guilhem-le-Désert.
En chemin,
Sophie fait voyager nos esprits autant que le bus : elle nous conte
la naissance du Canal du Midi, les racines antiques de Narbonne et
de Béziers, mêlant histoire et anecdotes avec la passion de ceux qui
aiment transmettre. Une narration vive et chaleureuse, qui tisse un
fil d’or entre les kilomètres.
Mais tout ne fut pas que quiétude
: un matelas, égaré au beau milieu de l’autoroute, vient semer un
frisson d’inattendu. Cris, surprise, freinage d’urgence…
Heureusement, grâce à la maîtrise remarquable de notre chauffeur,
l’incident devient simple anecdote, effacée dans un soupir de
soulagement collectif.
Peu après, aux abords de Gignac, Sophie
partage avec malice la légende de l’âne Martin, improbable sauveur
d’une ville assiégée. Un brin de fantaisie glissé sur le ruban de la
route.
À
12h20, nous arrivons à Aniane, à l’hôtel. La salle à manger,
étonnamment décorée sur le thème d’Harry Potter, nous plonge dans un
univers enchanteur pour le déjeuner. Une pause aux airs de
sortilège, qui réveille l’enfant en chacun.
L’après-midi, nous
partons à la découverte de Saint-Guilhem-le-Désert, joyau médiéval
lové dans un écrin de pierre et de verdure. Ses ruelles sinueuses,
ses façades anciennes, son silence habité… Tout ici respire
l’authenticité. Les pierres murmurent, les fontaines chuchotent, et
chaque détour est une invitation à la rêverie.
Puis vient
l’un des grands moments du voyage : la visite des grottes de
Clamouse, trésor souterrain sculpté par les siècles. À notre
arrivée, un guide passionné nous attend. Dès les premiers pas, la
fraîcheur nous enveloppe, et l’émerveillement nous saisit.
Stalactites, draperies translucides, colonnes baroques, formes
étranges et féeriques… Chaque recoin semble œuvre d’un artiste
invisible, patient et visionnaire.
Malgré les marches nombreuses et les passages escarpés, chacun
progresse à son rythme. Les premières appréhensions s’effacent
devant la beauté majestueuse du lieu. Un silence presque sacré
règne, ponctué par la voix du guide et les gouttes d’eau éternelles
qui perlent dans la pénombre.
Nous ressortons vers 18h, un peu
éprouvés, mais les yeux illuminés, le cœur léger, comme si nous
avions traversé un rêve minéral.
À pied, nous rejoignons ensuite
le Pont du Diable, vieux de mille ans, dressé entre ciel, rivière et
légendes. Le soleil couchant dore les pierres, les ombres
s’allongent, et chacun cherche à capturer, en photo ou en mémoire,
ce moment suspendu.
À 20h, nous partageons
à l’hôtel un dîner simple mais
convivial. Puis, entre 21h et 22h, chacun regagne sa chambre pour
une nuit méritée.
Dimanche – Lumières d’art et mémoire de pierres